Qui est derrière « La lame dévoluarde » ?
Je m’appelle Tony Gillet, j’ai 27 ans, je suis installé au Collet, un des villages du Dévoluy. J’ai pris passion pour la forge et la fabrication des couteaux il y a 4 ans. Je me suis mis à mon compte il y a presque trois ans et je propose toutes sortes de couteaux. J’ai commencé par les couteaux droits avec des lames en damas et des manches en bois et là, je suis en train de lancer une gamme de couteaux pliants.
Quel est ton parcours ?
J’ai fait un bac professionnel en menuiserie. Ensuite, j’ai travaillé quelques années en tant que saisonnier dans Le Dévoluy. Il y a 6 ans, j’ai fait un stage d’une semaine chez un forgeron. J’étais vraiment passionné par la forge et j’avais envie d’apprendre à forger l’acier et des lames pour me lancer dans la fabrication de couteaux. Cela m’a permis de connaître les techniques de base et je me suis perfectionné en m’entrainant de mon côté.
Quel est le processus de fabrication de tes couteaux ?
Je vais d’abord commencer par la lame. Pour une lame damas, je pars de différents types d’acier que je vais empiler et « mélanger » pour faire une sorte de mille-feuilles. Je le travaille ensuite à la forge pour donner le motif final de la lame, soit en le torsadant, soit en le repliant, etc. Il y a différentes façons de faire. La technique du damas permet d’obtenir des lames plus résistantes et plus finies. Il y a l’acier dur pour l’aspect tranchant, et l’acier mou qui va donner la rigidité et la solidité de la lame. Dans mon atelier, j’ai une disqueuse pour préparer les aciers, la forge pour les travailler ensuite, et un poste à souder. Je m’aide de la presse pour pouvoir aller plus vite et être plus précis puis je travaille
ma lame avec l’enclume et le marteau. Il faut ensuite durcir la lame pour avoir la bonne densité et la bonne consistance. Pour cela je la traite thermiquement. Je fais rougir la lame à haute température, je la laisse refroidir et je la réchauffe pour donner la bonne texture. Je la fige ensuite en la trempant dans de l’huile (d’autres aciers peuvent se tremper à l’eau). C’est beaucoup de tests et d’essais en amont pour trouver la bonne texture.
Juste avant de durcir la lame, je la poinçonne avec mon logo. Je finis avec une ponceuse, pour donner la forme finale. Quand le design de la lame est fini, je la trempe dans un acide qui va faire ressortir le motif. L’acide va attaquer les aciers les plus carbonés et donc noircir et se creuser un peu. Les aciers moins carbonés vont ressortir beaucoup plus clairs. La lame, c’est la partie la plus longue dans la fabrication du couteau. Après je taille le manche et je le monte sur les platines [partie en dessous de la lame sur laquelle est fixé le manche]. Pour les manches, j’utilise des bois régionaux comme le frêne, l’olivier et le noyer ; mais aussi des bois plus exotiques qui permettent d’agrandir et diversifier la gamme de couleurs des manches.
L’étui est fabriqué en cuir de vache. Il est moulé directement sur le couteau pour avoir la forme idéale. Il est ensuite teinté et travaillé.
Quel type de couteaux fabriques-tu ?
Mes couteaux droits sont très typés pour « l’outdoor ». Je suis passionné de pêche, camping, chasse, etc. donc j’ai créé des couteaux qui sont pratiques pour ces moments-là, avec des lames un peu plus grandes. D’un point de vue esthétiques, ces couteaux sont plus gros. Par exemple, sur la lame, on voit mieux les détails et les motifs de
l’acier. C’est pareil sur le bois, les formes ressortent mieux. Je travaille beaucoup sur commande, avec des demandes spécifiques sur le type de lame, les motifs, la forme du manche, et aussi l’étui. Le couteau peut être totalement personnalisé et gravé avec des initiales par exemple. Je passe 3 jours de travail sur le couteau et une journée de plus pour l’étui. Chaque couteau (lame, manche, étui) que je fabrique est unique.
Quelle est la suite pour toi ?
Je vais diversifier ma gamme avec des lames non damassée. J’ai déjà sorti une gamme de couteaux pliants, qui sont financièrement plus accessibles (80 euros). La gamme s’appelle « Le petit dévoluard » et c’est un joli souvenir du Dévoluy pour les vacanciers. J’ai aussi pour projet de faire des couteaux de cuisine. Je souhaite également pouvoir faire visiter l’atelier. J’ai eu des demandes pour faire des ateliers pour fabriquer son couteau soi-même. J’y viendrai peut-être un jour ! En attendant je souhaite déjà pouvoir en vivre à plein temps et continuer à développer mon savoir-faire.
Où peut-on trouver tes couteaux ?
J’ai créé un petit magasin à côté de l’atelier pour la vente, au Collet.
Il y a aussi mon site internet, les réseaux sociaux et beaucoup de
bouche à oreille pour le moment !
Tony Gillet
Facebook : La Lame Dévoluarde
06 69 41 23 59
la.lame.devoluarde05@gmail.com
www.lalamedevoluarde.f cette opération.