UNE ÉDITION INÉDITE À l’ACCENT DES ALPES DU SUD !
Fin du suspense ! Pour la sixième fois en dix ans depuis 2015, le Tour de France 2024 revient dans les Hautes-Alpes pour sa 111ème édition. Un premier passage le 2 juillet par le briançonnais (dont Montgenèvre, Briançon et le Galibier) puis un retour pour trois jours du 17 au 19 juillet avant l’arrivée finale à Nice. Au menu : une arrivée à Superdévoluy, un départ de Gap vers Barcelonnette puis un Embrun-Isola 2000 qui s’annonce comme l’étape « reine ». Un tracé inédit au fort accent des Alpes du Sud.
Le final d’anthologie au sommet du Col du Granon / Serre Chevalier du 13 juillet 2022 est encore dans tous les esprits. Un col qui résonne encore du mano à mano entre le danois Jonas Vingegaard et le slovène Tadej Pogačar dans leur quête du maillot jaune.
Un épisode de légende qui restera dans les annales, comme celui de 1986 avec l’avènement de Greg Lemond face à Bernard Hinault dans ce même Granon, l’image de Warren Barguil les bras levés au sommet de l’Izoard en 2017, le duel époustouflant entre Andy Schleck et Thomas Voeckler sur les pentes du Galibier en 2011, la terrible chute de l’espagnol Joseba Beloki dans la descente de la Rochette (Gap) et le passage à travers champ de Lance Armstrong en 2003, l’envol de Luis Ocana vers Orcières-Merlette en 1971 face à Eddy Merckx ou les épisodes fameux des chevauchées solitaires de Louison Bobet (1953) et de Gino Bartali (1938) dans la Casse Déserte de l’Izoard.
MONTGENÈVRE ET LE GALIBIER POUR MISE EN BOUCHE
Le suspense s’est donc achevé ce matin à Paris au Palais des Congrès, avec la présentation officielle des contours de cette 111ème édition du Tour de France, dévoilés par son Directeur, Christian Prudhomme devant un parterre de coureurs, de champions, de journalistes et de représentants des villes-étapes.
Une grande boucle qui se déroulera du 29 juin au 21 juillet 2024, avec un Grand Départ de Florence (Italie), clin d’œil notamment à Gino Bartali, Gastone Nencini et à Marco Pantini, pour s’achever à Nice (Alpes-Maritimes). Une dernière ligne droite dictée par le calendrier olympique et les Jeux de Paris qui s’ouvriront le 26 juillet. Il y a ce que l’on savait déjà (les étapes italiennes et les trois dernières en pays niçois) mais il manquait l’essentiel. Le moins que l’on puisse dire, est que ce cru 2024 sera historique, original, surprenant et montagnard, ponctué d’un accent prononcé des Alpes du Sud. Un petit goût d’inédit en haute-altitude. Après deux étapes en Toscane puis une troisième en Emilie-Romagne jusqu’à Turin, les coureurs affronteront les routes du Piémont au quatrième jour avant de parvenir au pied des Alpes.
Le mardi 2 juillet depuis Pignerol (ville-étape italienne du Tour 2011), c’est d’abord le Montgenèvre qui se dressera sur la route des Alpes. Un col visité par le Tour de France à neuf reprises de 1949 à 2011, dont une unique arrivée d’étape en 1976 dans la station des Hautes-Alpes remportée par le hollandais Joop Zoetemelk. Puis ce sera la descente vers Briançon, la remontée de la vallée de Serre Chevalier, le Lautaret et enfin l’ascension du Galibier (Souvenir Henri Desgrange) par les 23 km du versant haut-alpin et ce pour la 63ème fois. A 2642 m, le col du Galibier sera l’un des plus hauts sommets de cette 111ème édition avant l’arrivée à Valloire. Une première incursion en territoire haut-alpin qui en appellera une seconde deux semaines plus tard. L’occasion pour les grimpeurs de se tester une première fois.
LE NOYER ET SUPERDEVOLUY EN ENTRÉE
Le mercredi 17 juillet 2024, la 17ème étape entre Saint-Paul-Trois-Châteaux et Superdévoluy (178 km), emmènera le peloton sur les routes du Vaucluse et des Baronnies pour entrer dans les Hautes-Alpes par Rosans avant Serres, Veynes, Gap et Bayard et le Dévoluy.
Cette 17ème étape sera dédiée aux baroudeurs avant un final offert aux grimpeurs avec l’enchainement des cols Bayard (franchi à 26 reprises de 1905 à 2015), du Noyer (2ème catégorie) et de la montée vers Superdévoluy. Une première pour la station qui n’avait jamais accueilli une étape du Tour, à l’exception d’une arrivée du Critérium du Dauphiné en 2016.
A 1664 m d’altitude, le Noyer par le versant Est (Champsaur) offre une ascension de près de 6,3 km taillée pour les grimpeurs, pour un dénivelé positif de 540 m avec un pourcentage moyen de la route de 8,6 %. Franchi par le Tour de France à 4 reprises entre 1970 et 2010, il semble planer encore sur le col, l’ombre de Luis Ocana. C’est là, le 8 juillet 1971, sous un soleil de plomb, que l’espagnol s’était envolé, pour glaner la victoire d’étape et le maillot jaune à Orcières-Merlette, reléguant Eddy Merckx à plus de neuf minutes.
GAP, MANSE ET SERRE-PONCON POUR HORS D’OEUVRE
Rendez-vous incontournable au pied des Alpes, côté Tour de France, Gap en connait un rayon !
Jeudi 18 juillet 2024, la ville recevra les coureurs pour la 27ème fois depuis 1931 (et la quatrième depuis 2015) avec une étape de 179 km qui conduira le peloton jusqu’à Barcelonnette (04). Un bail qui permet à Gap de figurer aujourd’hui parmi les villes favorites du Tour. « Gap a souvent couronné un champion du monde » se plait aussi à rappeler Christian Prudhomme, allusion aux succès de Thor Hushovd (2011), de Ri Costa (2013) ou à la tenue des championnats du monde de cyclisme sur route en 1972.
Cette 18ème étape emmènera d’abord le peloton pour la seconde fois depuis 1982 vers le col du Festre (1441 m) avant une nouvelle traversée du Dévoluy en direction de Saint-Disdier puis du Défilé de la Souloise avant une incursion en Isère par le barrage du Sautet. A Corps, viendra alors la remontée de la Route Napoléon par Chauffayer, Les Costes, Saint-Bonnet en Champsaur, Forest Saint-Julien et le col de Manse. A 1268 m, Manse est un classique depuis 1972. Un col qui n’est pas sans rappeler l’édition 2003 et la chute de Beloki dans la descente finale vers Gap à la Rochette, obligeant le maillot jaune de l’époque Lance Armstrong à traverser un champ pour l’éviter tel un coureur de cyclo-cross. A la Rochette, les coureurs basculeront sur la Bâtie-Neuve puis Chorges avant l’ascension vers Saint-Apollinaire et la descente vers le pont de Savines.
Depuis 1974 (date du seul départ d’étape à Savines-Le-Lac), le Lac de Serre-Ponçon est l’une des images fortes pour le Tour de France. Décor du contre-la-montre entre Embrun et Chorges du Tour du Centenaire en 2013 (remporté par Chris Froome), Serre-Ponçon avait été mis par les organisateurs du Tour de France au rang de « patrimoine majeur de la France », au même titre que la Tour Eiffel, le Mont-Saint-Michel, le Ventoux ou le Château de Versailles. Revenir sur les rives du lac en 2024 pour la deuxième partie de cette étape sera donc le gage de nouvelles images spectaculaires pour les télévisions du monde entier. Une promotion « grandeur nature » pour un site qui constitue l’épicentre économique et touristique du département des Hautes-Alpes.
Après le pont de Savines-le-Lac, les coureurs prendront la direction du Sauze et son belvédère sur le barrage avant une descente rapide et technique vers les Alpes de Haute-Provence avant la vallée de l’Ubaye jusqu’à Barcelonnette, ville-étape pour la deuxième fois de son histoire (1974).
Une journée entre eau et montagne. Une transition offerte aux baroudeurs. L’occasion panser les plaies et de définir les ultimes stratégies en vue d’une dernière ligne droite en haute altitude.
EMBRUN-ISOLA 2000 : LA CERISE SUR LE GÂTEAU !
A chaque édition du Tour de France, une étape forte se dessine. Celle du vendredi 19 juillet 2024 entre Embrun et la station d’Isola 2000 (145 km) semble tenir la corde de l’aveu même de certains coureurs et suiveurs présents aujourd’hui à Paris. Comme au Granon en 2022, cette étape sera courte mais néanmoins sélective. “De l’ultra montagne qui donne le vertige et de l’appétit aux meilleurs grimpeurs” explique Christian Prudhomme. Un tracé taillé pour ces derniers qui pourrait réserver des surprises à quelques jours de l’arrivée finale. Un tracé de haute-montagne, jalonné de deux monstres : les cols de Vars (2018 m) et de la Bonette-Restefond (2802 m).
Après un départ d’Embrun (plan d’eau), le peloton rejoindra Châteauroux les Alpes et Guillestre avant la longue ascension du col de Vars. Cité longtemps comme premier monument de la trilogie du Tour de France avec l’Izoard et le Galibier, sur la route des Grandes Alpes, Vars a fait son apparition au programme du Tour le 13 juillet 1922 grâce au belge Philippe Thys, premier coureur à le franchir en direction de l’Izoard et de Briançon. Depuis, le sommet a été franchi à 35 reprises jusqu’en 2019.
En 2024, le col de Vars se mettra donc sur son « 36 ». Une montée sinueuse de 19 km et de 5,9 % de pente moyenne, pour un dénivelé positif de 1119 m. Un col particulièrement long, avec l’alternance de parties plates et de portions plus raides avant la descente vers les Alpes de Haute-Provence. Après Saint-Paul sur Ubaye et Jausiers, les coureurs entameront les 24 kilomètres d’une longue montée vers le col de la Bonette-Restefond (Hors-Catégorie), avec un pourcentage moyen allant de 6 % à 9 %. Un paysage désertique balayé par le vent qui ne peut laisser indifférent. Un col considéré comme l’un des cols routiers les plus hauts d’Europe. Franchi à quatre reprises entre 1962 et 2008, il sera le « toit » de ce Tour de France 2024 avant la descente sur Saint-Etienne de Tinée puis le col de la Lombarde. L’arrivée étant jugée au sommet de la station d’Isola 2000. Une étape spectaculaire à haut risques pour les coureurs du peloton.
Bref, une dernière semaine haute et historique à l’accent des Alpes du Sud qui devrait faire la différence entre les rescapés du peloton. Mais la route s’annonce longue et imprévisible des paysages de Toscane aux rivages de la Côte d’Azur, arrivée de ce 111ème Tour de France.
LE TOUR & LES HAUTES-ALPES EN QUELQUES CHIFFRES*
88 arrivées/départs du Tour dans les Hautes-Alpes (de 1922 à 2022)
1905 : Premier passage du Tour de France dans les Hautes-Alpes (via Col Bayard)
223 ascensions de cols haut-alpins (de 1905 à 2022)
35 ascensions du Col de l’Izoard de 1922 à 2017 (dont une arrivée en 2017)
62 ascensions du Col du Galibier de 1911 à 2022 (dont une arrivée en 2011)
31 passages du Col du Lautaret de 1911 à 2019.
10 ascensions du col du Montgenèvre (de 1949 à 2011) dont une arrivée d’étape en 1976.
34 arrivées/départs du Tour à Briançon de 1922 à 2017
26 étapes à Gap (de 1931 à 2020)
6 étapes à Embrun (de 1973 à 2019)
2011 : Plus haute arrivée de l’histoire du Tour de France au col du Galibier (2645 m)
62,8 % de part d’audience le mercredi 13 juillet 2022 sur France 2 pour l’arrivée de l’étape au Col du Granon/Serre Chevalier (record depuis 2007)
*statistiques Tour de France/ASO.